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plusieurs places très-bien fortifiées ; enfin il a ôté partout à ses ennemis les moyens de l’attaquer. On peut donc dire que c’est par les talens & ses rares qualités qu’il s’est acquis l’amour & la confiance de ses troupes. Il est sûr que le soldat qui aime & qui peut compter sur son général, est invincible ; au lieu que ceux qui sont commandés par de lâches courtisans qu’ils ne sauroient estimer, se laissent vaincre aisement. Il ne faut qu’attendre l’occasion de quelque intrigue de cour, qui mette la division parmi leurs officiers : alors, quand on a de bons espions qui vous avertissent, on profite de leur désunion. J’ai oui dire que le prince Aricdef ne laissoit échapper aucun de ces avantages. On peut joindre encore à toutes ses qualités sa probité incorruptible, son amour pour la justice, sa libéralité, sa clémence, son attachement inviolable à sa parole, sa bonne-foi, ses mœurs douces & aimables, son attention pour les officiers & sa bonté pour le soldat.

On ne peut donc sans injustice lui refuser les titres de fameux guerrier, de redoutable capitaine, de bon politique & de sage philosophe, puisqu’il est honnête homme & fidèle à ses amis ; nous voyons que ceux même qui sont au-dessous de lui, il les cultive avec soin.

J’avoue, dit le chevalier, que toutes ces