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de Milord Céton.

les vices que vous croyez y être inséparablement attachés, ne sont point en elle, puisqu’elle a des loix qui les châtient sévèrement ; & vous conviendrez que le prince qui nous commande, n’est point taché de ces vices que vous dites être si communs dans les officiers qui sont à la tête des armées des Saliens & des Belloniens ; car quelle idée ne devons-nous pas avoir du prince Aricdef ? Sans nous arrêter à ce qui ne doit éblouir que les esprits vulgaires, vous ne sauriez disconvenir qu’on ne peut s’empêcher d’estimer en lui les vraies vertus qui forment le héros. Ce n’est point son courage invincible qui me charme, ni ce mépris des dangers & de la mort que j’admire, c’est cette présence d’esprit, cette intrépidité, ce sang-froid dans le désordre des plus furieux combats, cette activité infatigable, qui fait le vrai caractère des conquérans ; cette vîtesse imprévue avec laquelle il tombe sur l’armée ennemie, & remporte une victoire signalée, lorsqu’on le croit mort, ou embarrassé dans des défilés, ou son armée entièrement défaite.

Nous avons été témoins l’un & l’autre dans cette dernière campagne, qu’avec une poignée de monde il a rendu inutiles toutes les forces des Saliens, & a pris aux Belloniens