Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/503

Cette page a été validée par deux contributeurs.
477
de Milord Céton.

des fourrages, ou qu’il fallût combattre. J’admirai encore l’ordre & la discipline qui régnoient dans son camp, cette intelligence & ce secret impénétrable si nécessaire pour la réussite d’une entreprise, le soin qu’il prenoit de visiter lui-même son camp, l’attention qu’il avoit pour ses moindres soldats, afin que rien de ce qui leur est utile, soit pour le vêtement ou la nourriture, ne leur manquât, & enfin cette obéissance qu’ils marquoient au moindre signal de ses volontés.

Cette première campagne n’eut rien de remarquable que la prise de quelques places que nous emportâmes aux Belloniens. Le prince distribua ses quartiers d’hiver, & nous nous rendîmes à la ville capitale avec un jeune officier qui s’étoit acquis beaucoup de réputation dans les troupes. Sa modestie, sa candeur & la pureté de ses mœurs, qualités rares dans un jeune homme, lui avoient attiré toute mon estime & ma confiance. Nous nous liâmes bientôt d’une amitié intime ; je l’engageai de venir passer son quartier d’hiver avec moi. Je le présentai à Zachiel & à Monime qui me parurent l’un & l’autre confirmer le choix que j’avois fait par les éloges qu’ils lui donnèrent ; il est vrai qu’il sembloit qu’il portoit avec lui un charme qui entraînoit tous les cœurs en sa faveur.