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de Milord Céton.

passent point les maux ; c’est, disent-ils, une divinité superbe, pleine de faste, puissante, & qui tâche sur-tout de cacher ses secrets afin de n’être pas découverte. Ainsi, selon leur systême, dis-je à Zachiel, la nature, le sort & le hasard ne sont qu’une même chose.

Vous verrez ici, poursuivit le génie, presque tous les grands Seigneurs cultiver les sciences ; ils ont des livres de morale, de philosophie & d’histoire, qu’ils conservent sans aucun changement ni aucune altération ; le fol amour de la nouveauté ne les passionne point ; & ce qui les distingue des autres mondes, c’est que la même langue s’y parle depuis leur création. Cette espèce d’immobilité de langue les met en état d’entendre leurs plus anciens auteurs, de perpétuer leurs pensées & leurs sentimens sans avoir besoin de recourir à d’anciennes traductions qui souvent ne sont pas trop fidelles, au lieu que sur votre terre on voit changer en moins d’un siecle tout le langage d’un peuple ; on diroit que d’autres sont venus s’établir sur les ruines de ceux qui disparoissent.

La musique est regardée, dans toute l’étendue de cette planète, comme un remède universel capable de guérir les plus grands maux du corps & même ceux de l’esprit ; &