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De Milord Céton

de feu. Comment donc, chère Monime, aimeriez-vous mieux habiter la lune. Pourquoi n’y irois-je pas ? je pense que ce doit être un séjour fort agréable, sur-tout pour les petits-maîtres & petites-maîtresses ; car il n’est pas douteux, que c’est l’astre qui domine le plus en eux, & dans lequel ils doivent sûrement retourner après leur mort : c’est ce qui me fait croire qu’on s’y amuse beaucoup plus que dans les autres mondes.

Permettez-moi, mon cher Zachiel, de vous faire une nouvelle question. Pourquoi, dans l’histoire que vous venez de nous faire de la métamorphose des hommes, vous ne dites pas un mot des femmes ? Ne peut-on pas conclure de-là qu’elles ont toujours fait plus d’usage de leur raison que les hommes, puisqu’on n’a point été obligé de les punir ? Sans doute que ces hommes changés en femmes, forment à présent toutes les capricieuses, les folles, les impudiques ; & ces femmes à jargon qui sont dans le monde une classe plus amusante qu’estimable. Je conviens que par la généalogie que vous nous faites des premiers hommes, il paroît que l’ame n’a point de sexe : en suivant ce systême, si les génies avoient préparé autant d’étuis mâles que de femelles, une ame qui se trouve à présent enveloppée dans un