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de Milord Ceton.

Ce temple, dont le dôme paroissoit par son élévation percer les nues, fixa d’abord nos regards ; nous fûmes enchantés de la beauté & de la régularité de son architecture ; Monime & moi, éblouis de sa majesté, une sainte terreur s’empara de nos ames ; nous n’en approchâmes qu’avec le respect qu’inspire la divinité.

Sous les marches du temple est un antre profond, où nous vîmes Vulcain forger, sur son enclume, ces foudres redoutés dont les Marciens se servent pour soutenir leurs droits & assurer le destin des états. D’un côté de la porte du sanctuaire étoit la divine Uranie, un compas dans une main ; dans l’autre une carte, où l’on voyoit tracés des royaumes, des villes, des citadelles, des lacs & des mers. Calliope, vis-à-vis, tenoit un livre d’histoire, & paroissoit du doigt en montrer les plus beaux traits. Plus loin étoient rangés l’intrépide valeur, le vigilant travail, le tranquille sang-froid, l’espérance, la ruse, le détour, le déguisement & l’imagination, qui paroît occupée de mille brillans projets qu’elle présente au confident de Mars, que Zachiel nous dit être l’impénétrable secret. Ce temple est entouré de lauriers, dont Pallas forme elle-même des couronnes que Mars présente ensuite à tous ses favoris.