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de Milord Ceton.

Monime, effrayée de voir se mouvoir une grande tour qui étoit au milieu, fit un cri, craignant qu’elle ne tombât sur nous. Cette tour que des machines à-peu-près semblables à nos ailes de moulin à vent faisoient tourner rapidement, nous représenta plusieurs figures que son mouvement paroissoit animer. Le trouble de Monime augmenta à cet aspect, & malgré l’envie qu’elle avoit d’apprendre ce que signifioit une décoration aussi extraordinaire, je remarquai qu’elle eût voulu en être bien loin ; mais Zachiel attentif à tous ses mouvemens, fixa enfin son attention : regardez ces différens héros ; celui-ci que vous voyez nonchalamment appuyé sur le bras de son écuyer, est le grand Cyrus, qui transféra l’empire des Mèdes aux Perses, qui a gagné une infinité de batailles, conquis des provinces entières, qui traversa l’Asie, la Médie, l’Hircanie, la Perse, & ravagea enfin plus de la moitié du monde qu’il habitoit. C’était sans doute, dit Monime un prince ambitieux, qui vouloit que toute la terre lui fût soumise ? Point du tout reprt Zachiel, l’amour seul le porta à tous ces désordres ; il vouloit seulement délivrer la princesse Mandane, dont il étoit passionnément amoureux ; cependant cette princesse lui fut enlevée huit fois. Voilà, dis-je, une beauté