Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/453

Cette page a été validée par deux contributeurs.
427
de Milord Céton.

mort ? César n’en dit pas davantage, se couvrit la tête de sa robe, & se laissa tomber contre la statue de Pompée, percé de vingt-trois coups d’épée, dont il mourut dans la salle du sénat ; mais le ciel vengea sa mort par celle de tous les conjurés, qui sont tous ici ensevelis dans la poussière ; & ce même Brutus, après avoir perdu une bataille proche la ville de Philippus, se perça le corps d’outre en outre, dont il mourut sur le champ, se rendant homicide de lui-même avec le même glaive qu’il avoit employé dans le parricide qu’il commit en la personne de César.

Je ne finirois pas, ajouta le génie, si je vous nommois tous ceux que vous voyez. Il est vrai que quelques-uns ont fait de belles actions ; mais ils les ont souillées par des actions encore plus barbares ; brigans plutôt que conquérans, c’étoit la férocité qui les animoit, & non pas la valeur ; ils ne cherchoient à vaincre que pour massacrer & pour piller, & le nom qu’ils ont laissé après eux, n’est immortel que dans l’horreur & dans l’exécration des hommes, parce qu’ils n’ont pas connu le vrai chemin qui conduit au temple de la gloire ; & quoiqu’ils aient fait les plus grands pas pour y arriver, leurs défauts & leurs vices les en ont bannis pour toujours.