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de Milord Céton.

gloire qu’on parvient dans l’empire de Mars ; on doit au contraire avoir passé par les épreuves les plus difficiles & les chemins les plus épineux pour arriver à ce temple ; je ne puis changer en votre faveur une loi si juste ; la renommée, à qui la porte du temple est confiée, nous feroit l’affront de nous en refuser l’entrée ; elle ne doit ouvrir qu’à ceux qu’elle connoît, & dont elle a déjà porté le nom dans tout l’univers.

Croyez-vous, mon cher Zachiel, dit Monime, le regardant avec un sourire enchanteur, qu’il n’y ait point là, comme par-tout ailleurs, des chemins détournés, par lesquels on peut s’introduire à la faveur de quelque fausse porte : pour moi je pense qu’on peut faire des héros ainsi que des docteurs, sous la cheminée ; cette renommée dont vous me parlez, n’a pas une réputation bien saine sur l’article, & si elle n’y regarde pas de plus près pour ouvrir sa porte, que pour entonner sa trompette, il faut avouer qu’on passe souvent avec plus de facilité que vous ne dites.

Les moindres choses décident quelquefois de la victoire : cette réflexion donna tout l’avantage à Monime ; Zachiel se rendit, & la même voiture qui nous portoit, devint le char de triomphe sur lequel notre aimable conquérante nous conduisit comme ses captifs au temple de la gloire.