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les conditions se confondent ; la passion qu’ils ont pour le clinquant & pour les vaines dépenses corrompt les ames les plus pures ; on ne cherche qu’à briller ; on emprunte ; on trompe, & on use de mille artifices indignes pour y parvenir.

Rien ne rebute les Idaliens ; ils savent tout unir ; les biens & les maux leur sont propres ; on pourroit dire avec raison, que c’est chez eux que l’orgueil voulant se perpétuer s’unit un jour à l’ignorance, & que de cette union naquirent les préjugés, la fatuité, l’amour-propre, la présomption, la fausse gloire, & cet ardent desir qu’ils ont de plaire, tous enfans bien dignes de leur naissance, qui se livrant à l’oisiveté, se reposent sur l’amour du soin de leur fortune.

C’est là sans doute, ce qui a fait bannir de ce monde la vérité, la pudeur & la modestie, qui n’y ont plus ni autels ni adorateurs ; le véritable amour dédaignant aussi de les éclairer a depuis long-temps éteint son flambeau ; ce n’est point dans les sourires perfides & mercenaires d’une indigne coquette qu’il se plaît, puisque les faveurs qu’elle prodigue sont toujours accompagnées de trahisons, & ne laissent que les vains regrets d’un infame attachement.

Il est certain que les passions les plus tumul-