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qui lui succède, que ce feu est rallumé avec pompe & magnificence : alors finit le deuil de toute la nation par de grandes réjouissances, & on brûle dans ces fêtes une prodigieuse quantité de pastilles & des essences les plus précieuses : ces fêtes coûtent des sommes immenses.

Ces peuples ont encore le culte des étoiles ; ils croient une espèce de métempsycose astronomique, & disent que les ames, après avoir quitté leurs corps, sont contraintes de passer par cent portes consécutives, ce qui doit durer plusieurs millions d’années avant qu’elles puissent arriver au soleil, qu’ils regardent comme le séjour des bienheureux : chaque porte est composée d’un métal différent, placée dans la planète qui préside à ce métal.

Comme rien n’est plus mystérieux que cette métempsicose, ils la représentent sous l’emblême d’une échelle très-haute, divisée en sept passages consécutifs ; c’est ce qu’ils appellent la grande révolution des corps célestes & terrestres, ou l’entier achevement de la nature ; se persuadant que les ames vont habiter successivement toutes les planètes & les étoiles fixes qui sont autour du soleil, & qu’elles se purifient dans ces passages par une vertu secrete, à mesure qu’elles approchent de cet astre, qui est le centre de la félicité.