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de Milord Céton.

droits de la noblesse. Ces peuples prétendent être les premiers qui aient découvert le feu, si nécessaire aux besoins multipliés de la vie, & sans lequel les principales opérations des arts qui en dépendent, dont le détail est devenu presque infini, ne pourroient se perfectionner ; c’est pourquoi dans toutes leurs villes capitales on y voit un temple superbe, destiné à y conserver le feu sacré : ce soin n’est confié qu’à de jeunes filles, les plus belles qu’on peut trouver dans la ville, & cet honneur est brigué par les plus grands, pour les privilèges qui y sont attachés ; mais si malheureusement une de ces prêtresses vient à laisser éteindre le feu par sa négligence, elle en est rigoureusement punie : ni la naissance, ni l’âge, ni la beauté ne peuvent jamais la sauver.

Cependant à la fin de chaque année on laisse mourir le feu, pour le rallumer au commencement de celle qui suit, avec beaucoup de paroles mystérieuses ; car le mystère, la crédulité & l’ignorance sont, à ce qu’on dit, des oreillers sur lesquels se reposent la plupart des Idaliens. Je remarquai encore que lorsque leur souveraine sent approcher le terme de sa vie, elle ordonne que le feu soit éteint dans les principales villes de son empire ; & ce n’est qu’après sa mort, & au courronnement de celle