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Voyages

-elle, du mystère que vous m’avez fait, mais les bonnes nouvelles que j’ai à vous apprendre doivent suspendre mes reproches ; apprenez donc que la fortune & l’amour, d’accord en ce moment, se joignent pour assurer votre bonheur : Volins vient de me déclarer le nouvel engagement que vous avez formé avec Ariste, qui vient enfin d’obtenir le consentement de sa mère pour s’unir à vous. Jugez, chère Agla, si un pareil discours eut de quoi me surprendre ; à peine connoissois-je Ariste, & je compris d’abord que c’étoit un tour que vouloit employer Volins pour se défaire de moi en me brouillant avec Mélise. L’émotion que cette nouvelle fourberie jetta dans tous mes sens couvrit mon front d’un feu qu’il ne me fut pas possible de cacher : Mélise n’en fut point surprise, le croyant occasionné par la honte de voir mon intrigue découverte. Elle se plaignit du peu de confiance que je lui avois témoigné dans cette affaire ; pour la détromper, je lui protestai que mon trouble ne provenoit que de surprise ; je n’ai, poursuivis-je, jamais eu aucune liaison de cœur avec Ariste, & je ne crois pas qu’il pousse la témérité jusqu’à oser se vanter d’une pareille imposture.

Mélise se trouvant offensée de mon discours, m’accabla de reproches, & poussa son empor-