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De Milord Céton

de tout ce qui est dans la nature ; qu’il est la source unique de la lumière ; que c’est un être intelligent & suprême ; ou comme les hommes se trouvent dans un éloignement infini de ce premier être, & qu’ils ne peuvent, ni l’appercevoir, ni s’en approcher par le vuide immense qui les sépare, Dieu a voulu remplacer ce vuide par une multitude infinie de substances intermédiaires, c’est-à-dire de démons ou de génies, qui participent plus ou moins à la lumière, dont Dieu est le principe ; ou aux ténèbres, dont les hommes ne peuvent se dégager. Ces génies sont encore de deux sortes ; les supérieurs & les inférieurs : les premiers n’ont que des inclinations bienfaisantes ; ils portent à l’être suprême les prières des hommes, & leur rapportent, les bienfaits & les graces qui leur sont accordés. Les inférieurs ou ceux qui tiennent à la terre, jaloux de ce commerce, s’y opposent vivement parce qu’ils n’ont d’autre but que celui de nuire ; c’est pourquoi, il est de la prudence de se lier par une étroite amitié avec les premiers, qui sont les supérieurs, & tâcher de se rendre favorables les inférieurs, afin de les engager à ne point troubler ce commerce par leurs malices.

Je ne puis concevoir, dit Monime, comment vous pouvez voltiger sans cesse, de la terre