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de Milord Céton.

vincible m’arrêta : pourquoi, belle Zelime, me dit-il, voulez-vous éviter ma rencontre ? Craindriez-vous de me donner trop d’amour ? Ah ! si c’est là votre objet, cessez de fuir, vous prendriez un soin inutile ; depuis plus de deux mois je cherche l’occasion de vous trouver seule, pour vous instruire des tendres sentimens que vous m’avez inspirés. Si votre cœur n’est point inflexible aux traits de l’amour, vous recevrez sans colère les vœux que je fais de ne vivre & mourir que pour vous. Je fus si surprise de l’apparition du jeune homme & de son discours, que je restai quelque tems immobile sans oser lui répondre. Il profita de mon trouble pour m’entretenir de sa passion. Que vous dirai je enfin ? Il obtint de moi une réponse favorable à ses desirs, & je promis de me rendre tous les jours à la même heure aux environs de la fontaine.

Nous jouissions de cette douce félicité que goûtent deux cœurs que le tendre amour a unis, & je touchois au moment qui devoit combler mes vœux en épousant mon amant, lorsque Volins nous surprit un jour dans un de ces cabinets que renferme les jardins du temple ; il y entra avec une dame de la cour ; nous en sortîmes aussi-tôt ; mais pas assez promptement pour que Volins ne pût nous