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Voyages

moins, sans lequel les autres deviennent inutiles, & ne sauroient se faire sentir.

Ce fut par de pareilles instructions que le génie nous fit passer, sans ennui, plusieurs mois dans ce château. Monime se familiarisa si bien avec Zachiel, que je fus tenté de la prendre elle-même pour une silphide. Ses réflexions étoient toujours justes, souvent badines, mais pleines de bon sens. La conversation tomba un jour sur les génies. Monime, curieuse d’apprendre leur origine, pria Zachiel de l’en instruire. Il faut pour cela, lui dit-il, vous révéler des secrets qui ne sont connus que de quelques philosophes ; mais je connois trop votre prudence pour craindre que vous mésusiez de cette science.

Apprenez donc, belle Monime, qu’il y a plusieurs sortes de génies. Les uns qu’on nomme Silphes, sont répandus dans l’air ; d’autres, connus pour des Gnomes, habitent la terre ; les eaux sont remplies d’ondin, & le feu est l’élément des Salamandres ; d’autres enfin, sont répandus dans différentes planettes, & portent les noms qui conviennent à leurs attributs. Chacun de ces génies ne doit point sortir de son élément ; il n’y a que ceux de la première classe, auxquels cette liberté soit accordée. Vous ne devez pas ignorer que Dieu est l’auteur