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de Milord Céton.

santeries. Si Zachiel vous eût instruit de la force des influences qui agissent sur ce monde, vous ne douteriez peut-être pas qu’elles font une si grande impression sur le cœur, & qu’elles agitent l’esprit avec tant de violence, qu’elles lui ôtent entièrement la liberté d’agir suivant les principes de la raison.

Que vous êtes cruel, poursuivit Monime en s’adressant au génie, de m’avoir exposée pour un simple badinage, à toute la malignité de l’air qu’on respire dans cette planète ! c’est un reproche que j’aurai toute ma vie à vous faire ; vous m’avez ravie cette joie pure dont je jouissois ; mille scrupules viennent empoisonner mon ame, & je sens que désormais il n’y aura plus pour moi de vrais plaisirs dans la vie. Ah ! cruel Zachiel, vous m’avez tout ôté.

Tranquillisez-vous, belle Monime, dit Zachiel, éloignez pour toujours ces vains scrupules qui viennent troubler la douceur de vos jours, dissipez ces nuages qu’ils répandent dans votre ame ; un cœur aussi pur que le vôtre n’a rien à se reprocher : je veux que la sérénité de votre esprit y fasse renaître cette humeur enjouée qui fait le charme de la société. Vous ne devez pas vous plaindre de mes soins, puisque dans l’instant que je me