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de Milord Céton.

l’aurore. Le prince Pétulant qui l’avoit dévancée dès la première heure du jour, vint au-devant d’elle pour lui présenter la main. Le feu de l’amour brilloit dans ses yeux ; il animoit toutes ses actions, & en s’avançant vers l’autel, ce prince l’assura dans les termes les plus tendres & les plus passionnés de l’excès de félicité dont il jouissoit.

Après qu’ils eurent fait leur prière, le grand-prêtre qui les attendoit, les fit entrer dans une chapelle particulière, qui me surprit par sa magnificence. Dans le fond de cette chapelle on voit la statue de la déesse Vénus, qui me parut être un chef-d’œuvre de l’art. Cette figure est de porphire ; elle est placée dans une niche de marbre noir, entre des colonnes de même couleur, pour en relever la blancheur : tout ce que je vis me parut d’un goût exquis ; chaque pièce y fait l’éloge des mains habiles qui y ont travaillé, & toutes les ciselures en sont d’une finesse admirable.

Lorsque le grand-prêtre eut prononcé quelques paroles mystérieuses, qu’il fit répéter aux deux époux, il pria le ciel & toutes les constellations de verser sur eux la bénignité de leurs plus douces influences. Témoin de leurs sermens, je ne pus les entendre sans me sentir pénétré de la plus vive douleur. Il n’y eut