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de Milord Céton.

enfin de parler en sa faveur, & de mettre tout en usage pour obtenir son pardon ; cette promesse le tranquillisa un peu.

Lorsqu’Albion fut sorti, Caliste rendit compte à Lisis du désespoir de son amant ; elle lui peignit avec des couleurs si naturelles son repentir, son trouble & ses alarmes, que la tendre Lisis ne put encore s’empêcher de le plaindre. Si je croyois, dit-elle, son repentir sincère, je t’avouerai, ma chère Caliste, que je trouverois de la douceur à lui pardonner. Crois-tu, ma bonne amie, qu’il m’aime encore ? N’en doutez pas, reprit Caliste ; des mouvemens aussi violens que ceux qu’il vient d’éprouver ne peuvent partir que d’un cœur pénétré de la plus vive tendresse. Hélas ! dit Lisis, que de maux ce cruel m’a causés ! mais je veux bien les oublier en faveur de l’amour : je te permets, ma chère, si ma santé se rétablit, de lui donner quelques espérances.

L’amour est un grand médecin ; le plaisir que Lisis ressentit en apprenant le retour de son amant, servit comme d’un baume qui ranima bientôt ses forces ; & Caliste qui vit qu’elle n’avoit plus rien à craindre pour ses jours, écrivit à Albion cette heureuse nouvelle, en ajoutant que Lisis commençait à se radoucir, & que de la conduite qu’il tiendroit dépendoit