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De Milord Céton

rouloient sur moi ; ils firent une si grande impression sur l’esprit de Monime, que je vis briller dans ses yeux la joie & la satisfaction : elle détourna la tête pour me regarder, & tout disparut à l’instant.

Restés seuls avec le génie, il nous conduisit chacun dans un appartement séparé. Monime trouva dans le sien plusieurs femmes destinées à la servir. Je trouvai dans le mien les mêmes secours. Un grand cabinet rempli de livres, joignoit l’appartement de Monime : ce cabinet fut désigné par le génie, pour servir à nos instructions.

Je ne crois pas, nous dit Zachiel, que vous soyez jamais dans le cas de regretter votre quaker ; mais je lis dans les yeux de la tendre Monime, qu’elle désireroit savoir comment il a reçu la nouvelle de votre fuite. Apprenez donc, qu’afin de lui épargner des recherches inutiles, je lui ai fait dire, qu’une puissance supérieure vous avoit pris, l’un & l’autre, sous sa protection, & qu’il ne seroit instruit de votre sort qu’au retour du lord Céton. Que de chagrins il doit ressentir, dit Monime ! car, malgré la dureté de son caractère, il nous aime. Vous lui rendez justice, reprit le génie : soyez certaine que la personne que j’ai employée pour l’avenir de votre départ, a su le tranquilliser & remettre le calme dans son esprit.