Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
Voyages

est vrai, dit Zachiel, que je me suis d’abord rendu aux instances du grand Céton ; mais, belle Monime, ajouta le génie d’un air galant, qui peut vous connoître sans s’intéresser vivement à votre bonheur ? Il nous conduisit ensuite dans le grand salon.

Je fus surpris de voir paroitre un autre vieillard qui sortit d’entre les colonnades qui étoient à gauche : sa taille haute & majestueuse, imprimoit le respect : son front étoit orné d’une couronne, ses yeux étoient vifs & brillans ; une barbe blanche pendoit jusqu’à sa ceinture, où étoit attaché un sabre garni d’escarboucles, qui, par leur éclat, sembloient éclairer ce merveilleux salon.

Ce vénérable vieillard vint au-devant de Monime, qui, loin de marquer aucune crainte, courut se précipiter dans ses bras qu’il avoit ouverts pour la recevoir. Une action aussi hardie de la part de Monime eut de quoi me surprendre, sur-tout après les foiblesses qu’elle m’avoit montrées ; mais ce n’étoit qu’à la présence du génie qu’elle devoit ce courage. Je ne pus entendre ce que le vieillard lui dit en lui faisant remarquer plusieurs graves personnages, qui se promenoient sous cette colonnade. Il me regarda ensuite avec beaucoup d’attention ; je m’aperçus que ses discours