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Voyages

qu’une union secrette pourroit ternir sa gloire, ne répondit alors que par un silence animé. Il faut convenir que l’esprit sert toujours mal un cœur tendre ; mais en récompense, lorsque l’on a commencé à se plaire, il semble qu’on se soit donné le mot ; l’esprit, le cœur & les yeux, tout part à la fois pour former l’intelligence de l’ame, & ce concert délicieux renferme toutes les déclarations, tous les sermens & toutes les certitudes de l’amour.

Le prince s’appercevant du trouble & de l’embarras de Monime, s’efforça de la rassurer par tout ce que l’amour put lui inspirer de plus séduisant. Ah ! divine princesse, ajouta Pétulant avec une espèce de transport, ce feu que je vois briller dans vos yeux doit être dans votre cœur ; il m’est un sûr garant que, sensible à mes maux, vous consentez enfin de les finir, & que l’amour lui-même sera votre guide, pour vous conduire demain au lever de l’aurore dans le temple, où l’on conserve le feu sacré. Oui, ma princesse, c’est-là que je veux vous assurer par les sermens les plus solemnels, que mes feux seront toujours aussi purs & aussi durables que celui qu’on y conserve avec soin.

Monime pressée de répondre à l’ardeur du prince, se crut obligée de lui représenter la