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de Milord Céton.

nent de sa mère, c’est-à-dire, la disette, la crainte de se produire, cette indigence qui le porte à demander sans cesse, cette timidité qui souvent lui fait manquer les meilleures occasions & ce fond inépuisable de desirs. C’est par ce mélange que l’amour passe sans s’en appercevoir de la vie à la mort, & de la mort à la vie ; sans cesse il soupire après la volupté, & met tout son bonheur dans sa jouissance.

En vérité, je ne vous conçois pas, dit Monime, en interrompant le génie ; depuis que nous sommes entrés dans l’empire de Vénus, je crois, mon cher Zachiel, que vos discours pourroient bien être analogues aux mystères de la déesse, car je ne comprends rien à tout ce que vous venez de dire. Que signifie cette nouvelle généalogie que vous donnez à l’amour ? N’est-il pas le fils de Vénus ? Pourquoi donc employez-vous aujourd’hui une allégorie différente pour le faire descendre de génies ? C’est-à-dire que ce sont messieurs les esprits célestes qui se sont amusés à fabriquer l’amour. Mais dites-moi, je vous prie, si dans cet agréable passe-tems, ils ont songé au bonheur des humains : je serois encore curieuse de savoir comment ils expriment leurs feux ; est-ce par un doux commerce, par de tendres regards, ou bien par… ? Arrêtez, dit le génie, n’éten-