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l’absence n’avoit point altéré la tendresse qu’elle m’avoit toujours témoignée. Cette conversation muette n’interrompit point celle de la mère, qui m’apprit la mort de la parente chez laquelle elle s’étoit retirée lors de son désastre. Cette parente, qui étoit très-riche, l’avoit fait sa légataire universelle ; elle me fit un long détail des soins & des complaisances qu’elle avoit employés pour captiver la bienveillance de cette femme, & pour la mener au point de tester en sa faveur, & finit enfin par m’engager de souper chez elle. Pendant le souper, Clia me dit qu’elle vouloit désormais que je n’eusse d’autre table que la sienne ; qu’elle alloit même me faire préparer un appartement dans sa maison, pour ne nous plus séparer. J’acceptai sans balancer ces offres, qui me mettoient à portée de voir tous les jours ma chère Rosalie. Je vins donc demeurer chez Clia, sa mère, pour qui j’ai toujours eu une tendresse infinie. Je ne quittai plus ces deux aimables personnes, que pour satisfaire aux devoirs de mon emploi. Clia, qui depuis son opulence étoit très bien faufilée, me présenta chez toutes ses connoissances, & obtint enfin par le nombre de protecteurs qu’elle employa en ma saveur, un emploi très-considérable. Dès que j’en fus revêtu, je la suppliai de mettre le comble à mon bon-