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Voyage

mit de faire ma fortune & celle de mes enfans. J’ajoutai qu’il falloit me faire voir la maison qui renfermoit le trésor. Le cocher eut ordre de mettre sur le champ les chevaux & je fus conduit dans cette maison. Je m’étois muni d’une baguette de coudre, avec laquelle je fis plusieurs ronds dans le jardin, & les assurai ensuite que je croyois que le trésor étoit dans la cave. Nous y descendîmes, & je posai une pièce d’argent à chaque coin de cette cave, & une au milieu, en les assurant que l’endroit où la pièce seroit retournée marqueroit celui où étoit le trésor ; mais qu’il falloit les y laisser pendant neuf jours, & prendre bien garde que personne n’y puisse entrer ; qu’ils n’avoient qu’à y retourner au bout de neuf jours, & voir si les pièces étoient retournées. Malgré leurs soins & leur vigilance, j’eus néanmoins l’adresse de retourner celle du milieu.

Cette expédition faite, j’en rendis compte à Arlequin, qui mit plusieurs de nos gens en campagne afin d’être instruit de toutes les démarches qu’on feroit. Les neuf jours expirés, je fus trouver monsieur Oronte, à qui je dis que l’esprit m’avoit annoncé que le trésor étoit au milieu de la cave, mais qu’il ne permettroit pas d’y fouiller qu’on ne lui eût donné autant de pièces d’or que je lui en avois déja donné