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de Milord Céton.

Depuis que Prodigas est de retour dans cette ville, il a employé tous les moyens imaginables pour se raccomoder avec Aurélie ; mais la jeune dame, outrée de ses indignités, de sa mauvaise foi & de la bassesse de ses sentimens, le laisse se consumer en regrets inutiles. Peu touchée de son sort, elle jouit tranquillement des dons que la nature, d’accord avec la fortune, ont répandus sur elle à profusion. Le seul avantage qu’elle ait retiré de cette alliance est un grand nom qu’elle soutient avec noblesse & dignité ; & la charmante Aurélie s’est fait des amis de toute la famille de son mari, tandis que par sa mauvaise conduite il s’en est fait autant d’ennemis.


CHAPITRE VI.

Aventure singulière.


À côté de la veuve logeoit un homme qui possédoit d’immenses richesses ; mais qui étoit si avare, qu’aucun domestique ne pouvoit vivre avec lui : cet homme cherchoit toujours quelque prétexte pour s’exempter de payer leurs gages. Réveillé une nuit par un vacarme affreux que j’entendis dans cette maison, je me levai & passai dans une garde robe qui donnoit sur la