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de Milord Céton.

vous ai faite, qui certainement est pour vous des plus avantageuses, puisque vous n’ignorez pas qu’il ne tient qu’à moi d’avoir tout à l’heure deux cens mille livres de la terre de mon maître. Cependant je veux bien vous la laisser à cent cinquante, aux conditions néanmoins que vous me donnerez un pot de vin de trente mille livres, qui me seront comptées avant la signature du contrat de vente. Je consens, dit celui qui vouloit acquérir, de vous donner les trente mille livres de pot de vin, pourvu qu’elles soient stipulées dans le contrat, ou que vous m’en faisiez une reconnoissance authentique ; autrement vous voyez que si on revenoit par retrait à rentrer dans la terre, cette somme seroit entiérement perdue pour moi. J’en conviens, reprit l’autre ; mais faute de nous entendre, nous allions rompre un marché profitable pour tous deux. Premiérement, monsieur, il est essentiel pour mon intérêt, que mon maître n’ait nulle sorte de connaissance du pot de vie que j’exige, parce qu’il voudroit s’en emparer, & me feroit peut-être encore l’injustice de me retirer sa confiance. Or, pour obvier à ces inconvéniens, il est un moyen sûr de nous arranger & de nous tranquilliser l’un & l’autre, vous sur la crainte du retrait, & moi sur celle des découvertes que pourroit faire mon maître dans