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de Milord Céton.

sommes menacés de toutes parts ; peut-être est-ce la faute de ceux qui sont chargés du soin de l’artillerie. Les entrepreneurs des poudres négligent aussi de la renouveller dans les places ; c’est autant de profit pour eux. Hélas ! mon cher monsieur, il y auroit bien des abus à réformer : je soupçonne un dessous de cartes qui ne se peut découvrir qu’à la fin du jeu ; mais ce n’est pas à un pauvre misérable comme moi qu’il convient de raisonner sur des matières si délicates. Le vieillard nous quitta pour suivre son chemin, après que nous lui eûmes donné de quoi se consoler de la perte qu’il venoit de faire ; ce qui nous attira de sa part mille bénédictions. Cette ville fut prise sans qu’il en coûtât un seul homme aux ennemis ; personne ne se mit en devoir de la secourir ; ce qui fit que ces pirates, après y avoir fait un butin considérable, remontèrent tranquillement dans leurs vaisseaux, sans rencontrer aucun obstacle. Cependant cette ville étoit une des plus florissantes de la Cillénie, par l’étendue de son commerce, & la situation avantageuse de son port.

Que dites-vous de la conduite de ces peuples, demandai-je à Zachiel ? Il n’est plus possible de former aucun jugement sur l’avenir, dit le génie. La politique la plus éclairée s’é-