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de Milord Céton.

gnorez pas, mon cher Céton, que l’Angleterre, malgré les orages de son gouvernement, a souvent fait pencher la balance de l’Europe.

Tous ces exemples, quoique peut être ignorés des Cilléniens, semblent néanmoins les autoriser à cultiver un commerce qui, en leur ouvrant tous ses trésors, les engagent à équiper nombre de vaisseaux, dans lesquels ils rapportent ce que les îles ont produit de plus rare & de plus précieux, dont ils font un échange avec ce qu’ils emportent de superflu de leurs provinces. C’est aussi par ce moyen que l’or & l’argent circulent dans leurs villes, & les citoyens ont encore l’avantage que ceux qui se trouvent sans biens ou sans emplois, peuvent aisément trouver l’un & l’autre dans la navigation, qui les met à portée de faire des gains considérables dans le commerce, en commençant même par des sommes très-modiques, & l’on voit que l’heureux succès qui répond à leurs espérances, fait naître tous les jours quantité d’armateurs attirés par le double profit qu’ils trouvent non-seulement dans les marchandises qu’ils embarquent, mais encore par le produit de celles qu’ils reçoivent en échange.

Les habitans de ce monde ne reconnoissent d’autre divinité que la fortune, qu’ils prétendent être fille de l’océan, parce que c’est-là où cette

     Tome I.
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