Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
Voyages

les parties de l’univers : c’est par la navigation qu’ils ont trouvé les moyens de se communiquer leurs lumières, & c’est par cette réunion que la connoissance de la terre & des cieux a été perfectionnée : c’est aussi par elle que tous les trésors que la nature a dispersés, se rassemblent tous les jours par le commerce.

Ne pourroit-on pas ajouter, dit Monime, que c’est par cette même voie qu’ils se sont communiqué leurs vices, puisqu’il est vrai que le commerce, en multipliant ses trésors, semble aussi avoir multiplié les besoins ? C’est de-là qu’est né le luxe, première source de la corruption des hommes. Mais on ne peut nier que dans l’ordre politique, la navigation ne soit nécessaire. C’est par cette raison, reprit le génie, que toutes les nations qui ont cultivé la marine, se sont enrichies des dépouilles des peuples qu’ils ont conquis. Athènes s’est acquis la supériorité sur tous les états qui composoient la Grèce. Carthage a long-tems disputé l’empire de l’univers ; & Rome n’a étendu ses conquêtes, que lorsqu’elle a commencé à équiper des flottes. Venise a fait trembler des peuples par sa puissance, & elle en a enrichi d’autres par son industrie. L’Espagne, en découvrant un nouveau monde, s’étoit presque flattée d’obtenir la monarchie universelle ; & vous n’i-

gnorez