Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
de Milord Céton.

les cieux, franchissent d’un vol hardi les limites de leur monde : sans doute qu’ils se croyent assez habiles pour dérober à la nature une partie de ses secrets.

Vous avez dû remarquer, nous dit un jour Zachiel, la différence qui se trouve entre les Lunaires & les Cilléniens. Chez les premiers, le commerce & la culture des terres, qui doivent être les deux principales colonnes d’un état, y sont trop souvent négligées, & semblent n’être regardés que comme un ornement de leur empire, ou une surabondance de leurs richesses ; au lieu que chez les Cilléniens, le commerce y est considéré comme le nerf, la vie & l’ame de l’état ; accoutumés à négocier dans toutes les mers, on diroit, qu’à l’exemple du soleil, ils visitent & échauffent toutes les parties du monde, afin de jouir & d’étendre le plus qu’ils peuvent l’avantage que donne l’industrie, conduite par l’avidité du gain. C’est dans ce monde que la nécessité, mère de tout art & de tout vice, étend ſon pouvoir avec le plus d’empire : la cupidité des hommes leur donne de la hardiesse ; c’est ce qui fait que pour acquérir beaucoup de richesses, ils emploient toutes sortes de moyens.

La navigation leur paroît la plus prompte ; elle leur donne la facilité de parcourir toutes