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de Milord Céton.

a été, pour ne se souvenir que de sa fortune présente ; il ne s’agit donc à présent que d’en établir une juste circulation, qui doit être communiquable entre tous les citoyens : car vous remarquerez, monseigneur, que ce n’est que par un mouvement qui ne puisse jamais être interrompu, jusqu’à ce qu’il ait accompli le cercle qu’il doit suivre pour arriver à l’endroit dont il est parti : ce n’est qu’en suivant cette maxime, que vous enrichirez tout le royaume : mais pour y parvenir, la plus grande difficulté sera de déboucher tous les canaux, qui jusqu’à présent l’ont empêché de circuler.

C’est de vos lumières, monseigneur, qu’on doit attendre le secret d’en rendre l’exécution facile, & j’ose espérer de votre générosité, qu’elle voudra bien me faire donner quelque argent, qui puisse m’aider à subsister jusqu’à l’entier accomplissement de mon projet. Nous renvoyâmes ce pauvre cerveau brûlé, en lui faisant donner ce qu’il demandoit.

Amilcar, confus de nous avoir présenté un pareil fou, nous en fit beaucoup d’excuses. C’est ainsi que pensent la plupart des hommes, dit le génie : l’activité des passions leur fait naître de nouvelles idées, en leur faisant chercher à exécuter de grandes choses ; & il pourroit arriver que, secourus par le hazard, ils