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de Milord Céton.

odieuses chicanes, & qui, sans pitié pour de pauvres citoyens, obligés d’avoir recours à eux pour l’arrangement de leurs affaires, n’employent leur esprit & leur science qu’à la ruine de la veuve & de l’orphelin, se chargeant du pour & du contre, afin de favoriser celui qui les paie le mieux, supprimant les meilleures pièces du sac du malheureux qu’ils ont dessein d’accabler, extorquent aux uns des signatures ou des pouvoirs, dont ils se servent sous des noms simulés, pour les conduire à leur perte, lorsqu’ils sont assez malheureux de mettre leur confiance en eux : enfin il n’y a point de ruses ni de malversations qu’ils n’employent pour s’approprier les biens de leur partie. C’est à un de ces hommes à qui j’ai eu affaire pendant long-tems. Son fils, qui lui a succédé dans sa charge, aussi fripon que le père, a suivi ses traces ; l’un & l’autre ne m’ont point épargné : où il ne falloit qu’une simple signification, ils en ont fait trente ; ainsi du reste. Jugez, Messieurs, si je dois me trouver à mon aise, malgré la condamnation des dépens. Mais, Monsieur, lui dis-je, puisque vous étiez instruit de toutes ces friponneries, ne valoit-il pas mieux vous accommoder, que de vous laisser ronger par ces coquins ? C’est, dit le comte, qu’on espère toujours un jugement prompt &

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