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de l’Éditeur.

n’y a que la gloire d’être critiquée qui puisse contribuer aux heureux succès de tes ouvrages : tu ne dois pas non plus t’inquiéter s’ils manquent de ces comparaisons brillantes, de ces métaphores hardies, de ces ornemens empruntés, de ces phrases à la mode ; en un mot de ce bel-esprit si envié, si recherché, puisqu’il est presque aussi ridicule d’y prétendre, que difficile d’y atteindre. Suis naturellement le feu de ton imagination, sans te rebuter & sans t’embarrasser, des jugemens de certains censeurs, peu accoutumés à applaudir ce qui n’est pas sorti de leurs plumes. Les esprits bornés ne se doutent jamais de l’intention d’un auteur : ceux qui sont trop vifs l’exagèrent toujours ; ils veulent trouver des allégories auxquelles on n’a point pensé. Il n’y a que les personnes de bon sens qui saisissent avec justesse le point de vue que l’Auteur s’est proposé. Ton intention doit être d’instruire en amusant : suis exactement ce projet ; c’est le seul moyen par lequel tu puisses acquérir de la gloire & de la réputation.

Mon salamandre n’en dit pas davantage : il rentra dans mon feu, & me