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de Milord Céton.

la main quelques pièces d’or. Alors ils radoucirent leurs tons, nous dirent qu’ils ne vouloient pas arrêter plus long-tems des seigneurs comme nous, donnèrent la liberté à nos cochers de passer, & nous saluèrent très-respectueusement. Nous traversâmes une partie de la ville, afin de nous rendre dans le plus beau quartier, où un hôtel très-bien meublé nous étoit préparé. J’admirois dans certains endroits la hauteur des maisons, qu’on auroit pu prendre pour autant de tours de Babel : peut-être les gens qui les habitent parlent-ils aussi diverses langues. Arrivés dans notre hôtel, nous passâmes quelques jours à nous reposer, & nos domestiques s’occupèrent à vuider nos malles, qui, quoiqu’elles renfermassent les habits les plus galans, notre intendant nous assura qu’ils n’étoient pas assez riches pour pouvoir figurer dans ce monde. C’est pourquoi Zachiel nous proposa d’aller chez les marchands qui avoient la réputation d’employer les meilleures manufactures, afin d’y choisir les étoffes les plus riches & les plus nouvelles.

Le brillant de notre équipage, le nombre de nos domestiques, mit d’abord le marchand, sa femme & tous ses garçons en mouvement, plusieurs anciennes étoffes, ce qu’on appelle des garde-magasins, furent déployées, en pro-