Aujourd’hui, cette façon de penser seroit regardée comme avarice. Ils ont entièrement changé leur méthode. Il n’est plus question de trésors, ni de coffres ; ou, s’ils en ont, ils n’ont certainement point de fond : car, malgré la prodigieuse quantité d’or qui y entre, ils sont toujours vuides. Aussi n’y a-t-il point de monde dans l’univers où l’on trouve plus de gens qui, tout-à-la-fois, paroissent puissamment riches, & extrêmement pauvres, parce que la plupart de ceux qui font une figure des plus brillantes, sont obérés de dettes ; & quoiqu’ils laissent après leur mort les plus beaux héritages, leurs enfans se trouvent néanmoins forcés de répudier l’hérédité. Avoir des dettes, est un titre de noblesse, & même de grandeur.
Cependant, écoutez-les raisonner sur leurs maximes ; elles sont admirables ; jamais ils ne parlent que de probité, d’honneur, de droiture & d’humanité : il leur échappe même quelquefois de vanter la conscience & la religion : mais toutes ces vertus sont regardées par la plus grande partie des citoyens, comme des préjugés de l'école ; préjugés dont ils savent bientôt se débarrasser. C’est néanmoins par cette apparence de bonne-foi qu'ils commencent leur réputation ; mais malheureusement ils la finissent trop souvent par la corruption. Chez