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de Milord Céton.

cret qu’il a acquis par sa science de la composition d’un élixir, fait avec des serpens de même espèce de celui que Tirésias frappa, lorsqu’il changea de sexe, lui donne aussi la facilité d’en changer autant de fois qu’il le juge à propos, & par conséquent celle de se produire sous différentes formes, selon qu’il les trouve plus ou moins avantageuses.

Voilà, dit Monime, de tous ces secrets, le seul que j’embitionnerois d’avoir en ma puissance. Comme je suis persuadée, mon cher Zachiel, que rien ne vous est caché, je vous supplie, lorsque nous serons de retour dans notre monde, de vouloir bien me donner une phiole de cet élixir ; le génie le lui promit, en la badinant un peu sur l’envie qu’elle témoignoit de changer de sexe.

Toutes vos plaisanteries, reprit Monime, ne sauroient me tirer de la noire mélancolie où je suis plongée depuis que nous sommes arrivés dans cette comète ; c’est pourquoi je vous prie de me faire sortir au plutôt d’un monde où l’extravagance me paroît poussée à son dernier période. Je consens, dit le génie, de vous satisfaire dans l’instant.