Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
de Milord Céton.

chiens : il fabrique l’écu volant, & des bagues pour les coureurs, qui leur font faire cent lieues en un jour : il apprend à guérir avec des paroles magiques : il enseigne aux bergers la patenôtre du loup, & les herbes qu’ils doivent cueillir à jeûn en un certain tems de l’année : il tord le cou à ceux qui lisent dans le grimoire sans faire les cérémonies ordonnées. Lorsque les voyageurs se trouvent la nuit dans les campagnes, quand les sorciers vont au sabat, il ne leur fait paroître qu’une troupe de chats, ou les force d’aller baiser le cul du bouc ; à d’autres il leur frotte le derrière de miel, & les fait lécher par des mouches. Souvent il fait trouver dans le lit de ses favoris, des incubes ou des sucubes : il donne le cochemart, & provoque les esprits à se faire rompre, empaller, rôtir ou crucifier, larder de clous, ou de pointes de fer aiguës : il envoie des crapauds sous le seuil des bergeries ou des écuries, avec des maudissons qui font périr tous les animaux. Il donne une vertu secrète à de certaines paroles, lorsqu’elles sont récitées à rebours : il prête aux magiciens & magiciennes un démon familier qui les accompagne & les empêche de rien entreprendre qu’ils n’aient fait leur prière à monsieur Martinet, qui souvent les oblige à se revêtir d’une façon extraordinaire.