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de Milord Céton.

aigle, & l’autre sur un linx ; d’une main il tenoit un glaive tranchant, dont il frappe le magicien & tous ceux qui l’environnoient, qui tombèrent à ses pieds, & le jeune homme disparut.

Ce nécromancien fut quelque tems étourdi du coup qu’il venoit de recevoir ; mais reprenant peu à peu ses forces, nous le vîmes se sauver dans les effroyables ruines d’un vieux château, où les siècles travaillaient depuis longtems à mettre les chambres dans les caves. Monime, saisie de frayeur, ne voulut jamais y entrer, quoique le génie pût lui dire pour la rassurer. Par pitié, lui dit-elle, mon cher Zachiel, faites-nous sortir au plus vîte de cette comète, qui n’annonce que des calamités. Je serois tentée de croire que c’est l’enfer du monde de la Lune, puisqu’elle n’est remplie que de lutins & de magiciens.

Il est vrai, dit le génie, que cette comète qui paroît depuis quelques années, & qu’on voit dominer & la Lune & Mercure, ne s’est formée que des noires exhalaisons qu’elle attire de ces deux mondes ; & par l’attraction qui est entr’elle & Mercure, plusieurs des habitans de cette planète y sont enlevés avec rapidité. Leurs cerveaux vuides de sens & de raison, n’a pas assez de consistence pour les retenir ;