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de Milord Céton.

de couleuvres & de grosses araignées, qui firent une si grande frayeur à Monime, qu’elle se cacha sous les aîles du génie : enfin nous ne vîmes de tous côtés que des chardons, des pavots & de la ciguë.

Au bout de cette plaine nous aperçûmes, d’un antre affreux, sortir un grand vieillard, vêtu de blanc ; il avoit le visage basanné, les sourcils longs & relevés en croissant, l’œil hagard, la barbe longue & épaisse ; un chapeau de verveine couvroit sa tête ; ses reins étoient ceints d’une large ceinture, tissue de fougère de mai, & de trefle à quatre, faite en tresses : à l’endroit du cœur on voyoit attachée sur sa robe une chauve-souris, son col portait un carcan sur lequel étoient enchâssées sept différentes pierres précieuses, dont chacune portait les caractères de la planète qui la domine. Avec cet habillement mystérieux, il portait dans la main gauche un vase fait en triangle, rempli d’eau lustrale ; dans la droite, une baguette de coudre, dont l’un des deux bouts étoit garni d’une composition mêlée des sept métaux ; l’autre servoit de manche à un petit encensoir.

Ce vieillard, après avoir baisé l’entrée de son antre, se déchaussa en prononçant certains mots mystérieux ; il s’avança ensuite en reculant sous les branches d’un vieux chêne, qui