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de Milord Céton.

nous eûmes besoin de toute l’adresse de Zachiel pour nous débarrasser par le peu de vuide qui les sépare. Quoi qu’en dise Descartes, qui en est l’inventeur, si j’avois eu l’avantage de le connoître lorsqu’il les composa, j’aurois pris la liberté de lui en dire mon avis. Je n’ignore pas que ces tourbillons lui ont coûté beaucoup de veilles & d’applications, quoique ses systêmes soient peu goûtés, que plusieurs même les combattent avec force, il a toujours mis sa gloire à les soutenir, & ses chers tourbillons sur lesquels les génies se mettent à califourchon pour passer avec plus de promptitude dans les différens mondes ou ils sont appellés, lui sont d’un rapport considérable par les nouvelles idées qu’ils lui fournissent chaque jour.

Zachiel s’apercevant de la foiblesse de Monime, craignit, avec raison, qu’elle ne pût résister à la violence des tourbillons : c’est pourquoi il nous fit arrêter dans une comète qui paroissoit, depuis plusieurs années, se montrer quelquefois sur la lune, mais le plus souvent sur Mercure. Descendus dans cette comète, le génie commença, pour nous fortifier, de nous frotter d’une liqueur spiritueuse, qui nous donna une nouvelle vigueur, ranima nos forces, & excita en nous des désirs de curiosité qu’il promit de satisfaire.