Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dû vous appercevoir que tous ces peuples semblent s’être fait un devoir de troubler l’harmonie de leur état par de fausses idées qui les éloignent insensiblement du point fixe, auquel ils auroient dû s’attacher. Personne n’a plus l’oreille assez juste pour entendre parfaitement cette cadence.

Damon fut quelques jours sans nous voir ; il les avoit passés à la cour. Il vint avec Licidas ; après une conversation assez frivole, ils proposèrent à Monime d’aller faire un tour. Elle y consentit ; & en montant dans son équipage, elle ordonna au cocher de nous conduire aux champs Elisées. Ah ! fi donc, s’écria Damon ; mais c’est pour y périr d’ennui : savez-vous bien, belle dame, qu’on ne voit plus dans cette promenade que des ames en peine ? De grace, attendez que nous soyons morts pour nous y envoyer. Vous n’avez point encore vu nos remparts ; c’est à présent dans cet endroit où se rassemble tout ce qu’il y a de grands. Pourquoi ne pas suivre la mode ? Ne voulez vous pas bien faire en notre faveur cet effort généreux ? Très-volontiers, dit Monime.

Ces remparts si vantés, sont bordés des deux côtés par différens bâtimens fort élevés. Ces bâtimens bornent la vue, & l’on ne res-