Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/482

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
475
de Robinson Crusoé.

gouverneur garderoit comme ôtages les autres deux, avec les trois prisonniers qu’il avoit dans son château, & qu’il feroit pendre sur le bord de la mer ces cinq ôtages, si les autres étoient assez perfides pour manquer à la foi de leurs sermens.

Il y avoit là-dedans un air de sévérité, qui faisoit voir que le gouverneur ne badinoit pas. Les cinq, dont j’avois parlé, acceptèrent le parti avec joie, & c’étoit autant l’affaire des ôtages que du capitaine, de les exhorter à faire leur devoir.

L’état des forces que nous avions alors, étoit tel : 1o. Le capitaine, son contre-maître & son passager ; 2o. Deux prisonniers fait dans la première rencontre, auxquels, à la recommandation du capitaine, j’avois donné la liberté & mis les armes à la min ; 3o Les deux que j’avois tenus jusqu’alors garottés dans ma maison de campagne ; mais que je venois de relâcher à la prière du capitaine ; 4o. Les cinq que j’avois mis en liberté les derniers. Selon ce calcul, ils étoient douze en tout, outre les cinq ôtages.

C’étoit-là tout ce que le capitaine pouvoit employer pour se rendre maître du vaisseau ; car pour Vendredi & moi, nous ne pouvions pas abandonner l’île où nous avions sept prisonniers que nous devions tenir séparés, & pourvoir de vivre.

Pour les cinq ôtages, qui étoient dans la grotte,