de nos dogmes avec une grande docilité.
Il est vrai qu’une seule fois ce sauvage lui fait une question sur la compatibilité de la puissance du démon avec la toute-puissance divine, & que son maître n’a pas l’esprit d’y répondre ; mais la seule raison en est, qu’il n’étoit pas grand clerc, & qu’il s’étoit mis dans l’esprit les idées les plus populaires des opérations du démon sur le cœur humain.
Voilà tout ce que j’ai à dire au lecteur sur l’ouvrage même ; je ne m’étendrai pas beaucoup sur la traduction ; elle n’est pas scrupuleusement littérale, & l’on a fait de son mieux pour y applanir un peu le style raboteux, qui dans l’original sent un peu trop le matelot, pour satisfaire à la délicatesse françoise. Cependant on n’a pas voulu le polir assez, pour lui faire perdre son caractère essentiel, qui doit être hors de la juridiction d’un traducteur fidèle. On a eu soin en récompense d’abréger les répétitions des mêmes pensées, ou de les déguiser par le changement des termes.