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IV
RONDEAUX

tère Trois pièces du recueil font toutefois exception : deux d’entre elles, composées par Blosseville, laissent facilement entrevoir sous l’M initiale le nom de la dauphine, Marguerite d’Écosse, que le poète choisit pour dame dans un rondeau[1], et dont il déplore la mort dans une ballade[2] ; la troisième[3], de Huet de Vigne, célèbre une dame, dont le nom, commençant par A, pourrait bien être à cette date celui d’Agnès Sorel, dame de Beauté.

Les poètes que nous avons énumérés plus haut se rattachent à peu près tous au milieu du xve siècle ; ce qui permet de dater notre manuscrit. Mais il est aisé de préciser davantage et d’assigner à la composition du recueil une époque plus exacte. Cinq pièces sont en effet attribuées à Jean de Lorraine[4] ; ce prince, fils du roi René, ne reçut le titre de duc de Lorraine qu’en 1453, année de la mort de sa mère : le recueil, — qui du reste est écrit tout entier de la même main, — ne peut donc avoir été fait avant cette année-là ; autrement Jean de Lorraine y figurerait avec son ancien titre de duc de Calabre.

Écrit après 1453, le recueil contient cependant des pièces dont la composition remonte plus haut, le rondeau de Blosseville par exemple, qui fait mention de Valentine de Milan[5], et a dû par suite être écrit avant 1408, année de la mort de cette princesse ; et aussi les poésies de Mlle de Beauchastel, d’Antoine de Guise, etc. Nous ne pouvons donc pas admettre que tous ces vers aient été

  1. P. 72.
  2. P. 108.
  3. P. 135.
  4. P. 45, 53, 149, 151 et 152.
  5. P. 67.