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LIX
INTRODUCTION

chatier pour chastier x, 11 ; xii, 11.

coute pour couste, lxx, 4.

et pour est, lxiii, 9 ; cxv, 12.

10o Z ne se prononce pas après e dans les formes en ez des 2es personnes du pluriel des verbes, comme le montrent d’assez nombreux exemples où est ez remplacé dans la graphie par er, groupe dans lequel l’r ne se prononçait certainement pas (cf. Thurot, t. II, p. 150) :

ayer pour ayez, lxxiv, 7 ; xcviii, 11.

nommer pour nommez, lvi, 1.

octroyer pour octroyez, xcv, 12.

parler pour parlez, cxiii, 6.

soyer pour soyez, xcviii, 10.

vueillier pour vueilliez: clxxxiii, 9.

Dans ses rapports avec la versification, la langue de nos poètes n’offre guère matière à remarque :

1o À la rime signalons cependant la forme acordon au lieu d’acordons (lxix, 5), et la fin de vers en ce rimant avec conscience (li, 5 et 7).

D’autre part les rimes permettent de constater une double conjugaison du verbe aimer (= amer). On sait en effet que les formes actuelles de ce verbe sont toutes en aim, par analogie avec quatre personnes du présent de l’indicatif, où l’accent tonique s’exerçant sur un a suivi d’une nasale, donne ain (devenu aime), aimes, aimet (devenu aime), et aiment. Par une analogie inverse avec les formes où l’a reste pur, n’étant pas à la tonique, les formes suivantes se présentent à la rime :

[j’]ame, xiv, 1 ; xviii, 7 ; lxix, 9 ; lxxx, 10 ; lxxxii, 2 ; lxxxvii, 16 ; civ, 6.