Page:Anonyme - Rondeaux et autres poésies du XVème.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XLII
RONDEAUX

en passant en revue les différentes formes qu’ils affectent, de désigner par R le refrain quel qu’il soit.

Nous constatons jusqu’à 6 formes de rondeaux dans Christine de Pisan :

1o Le rondeau simple d’Eustache Deschamps, qui conserve toujours, et a conservé jusqu’à aujourd’hui sous le nom de triolet, son refrain complet ab | aa | abab. Cette forme se rencontre en vers d’une, de 2, de 4, de 7, de 8 et de 10 syllabes.

2o Le rondeau ayant 3 vers au premier couplet ; on en distingue 2 genres, suivant la position des rimes :

α — abb | abR | abbR, en vers de 7, 8 et 10 syllabes.

β — aba | abR | abaR, en vers de 7, 8 et 10 syllabes.

3o Le rondeau double d’Eustache Deschamps, dont la forme ordinaire est : α — abba | abR | abbaR, en vers de 7, 8 et 10 syllabes, mais qui se présente aussi quelquefois autrement :

β — abab | abR | ababR, en vers de 10 syllabes.

γ — aaaa | aaR | aaaaR, en vers de 7 et 10 syllabes.

4o Le rondeau ayant 6 vers au premier couplet : aabaab | aabR | aabaabR, en vers de 4 syllabes.

5o Le rondeau ayant 8 vers au premier couplet : abababab | ababR | ababababR, en vers de 3 syllabes.

6o Le rondeau layé[1], qui apparaît pour la première fois et doit son nom à un rythme employé principalement dans les lais : le premier couplet n’a jamais moins de 5 vers de longueur inégale. Christine de Pisan en offre 3 exemples différents :

  1. Nous trouvons ce nom appliqué au no xvi de notre recueil dans le ms. fr. 2230 de la Bibl. nat., fol. 236.