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XXXII
RONDEAUX

passait pour « l’un des bons et vrais chevaliers qui fust avec le regent[1] ». Tout le reste de la vie de Jean d’Estouteville fut consacré au service des rois Charles VII et Louis XI : nous le voyons en 1458 assister au jugement du duc d’Alençon, et en 1468 être nommé commissaire aux États de Tours ; en 1469, il est chargé de juger le cardinal de La Balue et créé chevalier de Saint-Michel à la fondation de l’Ordre ; enfin en 1472 et 1479, il prend part à la défense de Beauvais et à la bataille de Guinegate[2]. Il meurt en 1494, grand maître des arbalétriers de France.

Bien que son bagage littéraire soit très léger, un rondeau dans les œuvres de Charles d’Orléans[3], une ballade (no xxvi, p. 23) et un rondeau (no lxxxviii, p. 77) dans notre recueil, le seigneur de Torcy jouissait au xve siècle d’une grande réputation littéraire, et Blosseville, dont il était le contemporain, l’a choisi comme juge de son Debat du Viel et du Jeune[4], à côté de Pierre de Brézé.

Vaillant. — Les renseignements biographiques manquent sur ce poète. Nous trouvons en 1403 et 1404 un Mathelin Vaillant, garde en Sologne des hommes et des femmes de corps de Louis d’Orléans[5]. Ce personnage est sans doute le père de notre Vaillant, qui lui aussi fut au service de la maison d’Orléans, et devint

  1. Journal d’un bourgeois de Paris, p. 196.
  2. Barante, Histoire des ducs de Bourgogne, t. VIII, p. 101 ; t. IX, p. 111, 221 et 246 ; t. XII, p. 74.
  3. Éd. d’Héricault, t. II, p. 183.
  4. Voy. A. de Montaiglon, Rec. de poésies fr., t. IX, p. 218 et 234.
  5. Bibl. nat., Pièces orig., dossier Vaillant.