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VI
RONDEAUX

rés parfois plus complets, mais qui, si imparfaits qu’ils puissent être, ne laissent pas d’apporter une notable contribution à l’histoire littéraire du xve siècle.

Nous allons passer en revue, en suivant l’ordre alphabétique, les différents noms que nous fournit le manuscrit.

Antoine. — Nous avons sous ce nom qu’il faut peut-être identifier avec Antoine de Lussay, cité dans Charles d’Orléans[1], 15 rondeaux et bergerettes, qui fournissent quelques indications sur un poète qu’il eut été fâcheux à bien des points de vue de ne pas connaître. Antoine était probablement vers 1450[2] un jeune écuyer, partageant son temps entre les dames et la poésie d’une part, et les voyages et les chevauchées de l’autre. À plusieurs reprises nous le voyons faire allusion à Paris[3] et même à Montmartre[4] ; une autre fois il est à Saint-Pol[5] en Artois, peut-être au moment de la rentrée de Charles d’Orléans en France et de son mariage avec Marie de Clèves ; puis nous le rencontrons à Parthenay[6], ville qui joua un rôle si important dans les guerres du connétable de Richemont ; à Tours aussi, un des centres littéraires de l’époque, où il attend sa dame et se plaint de

  1. Éd. d’Héricault, t. II, p. 167.
  2. Cette date est rendue certaine par le fait qu’Antoine a pris part à un concours poétique (p. 124), en compagnie d’autres poètes sur lesquels nous avons des données biographiques indiscutables. La pièce d’Antoine est adressée à Philippe d’Aulon, sans doute parent de Jean d’Aulon, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.
  3. P. 124 et 147.
  4. P. 147.
  5. P. 140.
  6. P. 141.