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introduction

C’est, sans doute, pour réparer ces dommages, auxquels il faut probablement ajouter la perte de quelques feuillets à la fin du volume, que notre ms. a dû être livré au deuxième copiste, celui qui a écrit le premier feuillet et les quarante-huit derniers. Il faut donc admettre que c’est à une époque ancienne, dès la fin du xiiie siècle, puisque le second copiste semble être de cette époque, que le ms. a éprouvé les dommages dont il porte encore la trace. Il est impossible, en effet, que le ms. ait été mutilé comme il l’est depuis que le premier feuillet a été refait. Assurément les feuillets manquants peuvent avoir disparu depuis cette époque, mais la mutilation des feuillets 2 à 5 est antérieure. On ne s’imagine pas que le rat auteur de ce méfait ait négligé de propos délibéré le fol. 1 pour s’attaquer aux ff. 2 et suivants. Nous supposons, au contraire, que le premier cahier tout entier a subi les atteintes du rongeur. Des feuillets constituant ce cahier, quelques-uns, ceux qui manquent actuellement, ont disparu ou ont été enlevés sans être remplacés ; le premier seul a été refait. Le second copiste était visiblement un homme négligent, — son écriture le prouve assez ; — il aura accompli sa tâche de la façon la plus sommaire, insouciant du dommage irréparable que sa paresse infligeait au poème. L’intervention du second copiste, au commencement comme à la fin du ms., aurait donc été motivée par une cause unique : le besoin de compléter un livre fortement endommagé. On pourrait objecter que le second écrivain reprend la copie, non pas à partir du haut d’un feuillet, mais au milieu d’une page, ce qui

    d’un feuillet simple après le f. 5. En outre, il manque un feuillet double au centre du cahier qui, primitivement, se composait de quatre feuillets doubles. De là une lacune entre les ff. 3 et 4.